monTexte=Homo ergaster KNMER-3883 : Ce fossile d’Homo ergaster, appelé KNMER-3883, date d’il y a 1,57 millions d’années. Il s’agit d’un crâne partiel, retrouvé sur la rive Est du lac Turkana (Kenya), sur le site de Koobi Fora, en 1976, par le paléoanthropologue Richard Leakey. Sa morphologie en fait vraisemblablement un mâle de cette espèce. Même si le crâne d’Homo ergaster présente une arcade sus-orbitaire assez développée, il est très différent de celui des Australopithèques qu’il a côtoyés. L’encéphale est assez développé : le volume crânien est estimé à environ 900 cm³. Ses proportions étant supérieures à celles de l’Homo erectus, il devait mesurer près de 1,80 mètre. Compte-tenu de sa masse corporelle, l’accroissement du volume cérébral observé se révèle donc toutefois relativement modeste, une fois rapporté à sa taille. La mandibule, trouvée isolément et dans le même site, est dénuée de menton. Elle affiche une morphologie primitive mais est nettement moins robuste que celle des Australopithèques et des tout premiers représentants du genre Homo. Le développement de la denture antérieure (incisives et canines) au détriment de la denture jugale (prémolaires et molaires) témoigne de l’adoption définitive d’un régime omnivore. Par de nombreux caractères, l’Homo ergaster se rapproche donc de l’homme moderne : squelette locomoteur (bipédie comparable à la nôtre, abandon de la locomotion arboricole), morphologie de la main, réduction du dimorphisme sexuel (différences morphologiques entre mâles et femelles), réduction de l’appareil masticateur, développement de la boîte crânienne, etc. Des innovations biologiques, techniques et culturelles telles que certains paléontologues considèrent qu’il s’agit des premiers « hommes véritables ». Homo ergaster est associé à deux cultures préhistoriques : l’Oldowayen et l’Acheuléen (bifaces, nombreux outils) et apprend à maîtriser le feu. Les traces archéologiques témoignent de sa conquête de l’Eurasie : il est le premier homininé à sortir d’Afrique. En grand chasseur, il a pu suivre les migrations de la faune africaine sans doute liées à des changements climatiques (refroidissement et assèchement du climat).